Alors voila, on vous avait laisses completement en transe, abandonnes comme des junkies en manque a qui on aurait fait miroiter un gros caillou de crack. Mais tadaaaa, on revient avec non pas un mais deux articles (celui de Laura est juste en dessous), genre grands seigneurs.
Reprenons donc ou nous en etions : Le Pacaya. Ce volcan qui est le seul toujours actif dans la region d'Antigua est surtout l'un des rares dont on peut approcher le cratere et la lave en fusion. Certaines mauvaises langues diront que c'est certainement parce que les conditions de securite y sont insuffisantes; D'autres, plus sages, diront qu'elles sont carrement inexistantes. En effet, je ne suis pas certain que piqueter de la lave en fusion avec un baton en bois soit la facon la plus sure d'eviter les brulures et autres pertes de membres superieurs. C'est pourtant une activite en vogue lorsqu'on est proches du sommets, tout comme l'est la grillade des marshmallows piques sur une branche.
(en gros, c'est un avis urgent a l'attention des guides pour leur dire de ne pas aller sur le cratere du volcan, car l'activite a augmente et que le risque d'eruption ne peut pas etre ecarte. On a lu ca juste avant de monter. rassurant)
En tout cas, quelle superbe journee que nous avons passee ! apres une physique mais peu difficile ascension d'une heure et demie, nous avons commence a voir le sommet. Heureusement que notre guide etait professionnel et bien forme. Ainsi, nous avons pu être assures que lors des eruptions, la lave coulait toujours de l'autre cote du volcan et que nous ne courions aucun risque. C'est donc sereins que nous avons dix minutes plus tard commence a traverser la longue coulee de lave refroidie qui, toujours d'apres notre guide, datait de l'ete precedent. De plus, le systeme d'alerte etant particulierement au point (feuille A4 noir et blanc collee dans un coin d'un semblant de parking), nous pouvions etre surs que rien de malencontreux ne pourrait se produire.
Apres un bon quart d'heure de marche a travers ce terrain noir et accidente, nous sommes enfin parvenus a l'endroit d'ou la lave s'ecoulait. Que dire sinon que c'etait simplement incroyable. Typiquement le genre de choses qu'on est habitues a voir a la television ou dans des livres mais qu'on pense ne jamais voir en vrai. Les photos ne transcrivent evidemment pas la chaleur, ni la sensation qu'on eprouve en marchant sur des rochers sous lesquels coule de la lave rouge vif.
La ballade etant organisee pour que l'on voit la tombee de la nuit, a ce moment la, les couleurs ont ete de plus en plus fortes et le spectacle encore plus saisissant. Fatigues mais emerveilles, nous sommes redescendus avec une mini lampe de poche, juste assez rapidement pour voir une petite eruption et esperer que les gens restes la haut l'aient vue aussi.
Le lendemain, nous avons passe la journee a faire le tour d'Antigua, de facon methodique (avec plans et itineraires programmes) ce qui n'est pas vraiment dans nos habitudes. Du coup, avec une telle organisation, on avait fait tout le tour de la ville en quelques heures. Tres jolie, tout de même. Mais bon, les eglises, on commence a en avoir vu une pelletee. Quoi qu'il en soit, cette ville n'a rien mais alors RIEN a voir avec le reste du Guatemala. Rues propres, pas de chiens errants, des murs peints (et de belle maniere), bref une ville coloree et une pauvrete peu perceptible. On lui preferera tout de même (toujours et encore) Oaxaca, qui etait plus etendue et avait l'avantage de nous surprendre.
Comme nous l'avions deja dit la derniere fois, nous avons decide de rejoindre le nord du pays avec un VRAI bus et pas un autre chicken bus, qui aurait fini de nous detruire le dos, les genous et le moral. Depart a 5h du matin, rapide passage a Guatemala city (qui nous confirme que nous n'avions rien a y faire) puis direction Flores. Enfin pas tout a fait, direction Rio Dulce d'abord. Pas vraiment l'itineraire le plus direct (il suffit de regarder sur la carte a droite pour comprendre ce que j'insinue). Du coup, un trajet total de plus de 12h contre 10 annoncees.
Flores est une petite ville, situee sur une ile au milieu d'un lac. C'est d'ailleurs historiquement l'un des foyers de resistance maya les plus actifs face a l'invasion des conquistadors, qui ne s'en sont empares qu'a la fin du XVIIe siecle (contre le milieu du XVIe pour tout le reste -revisez bande d'ignares - ) Il y regne une ambiance bien particuliere et c'est le point de depart favori des backpackers qui veulent se rendre a Tikal. Nous y sommes arrives en pleine fete du village, ou des hommes saouls se balladent en sous-vetements feminins dans les rues avec, parfois une poupee gonflable accrochee au slip. Pas vraiment dans la tradition maya, mais tres amusant a regarder. Et puis les feux d'artifices, encore. Je ne sais pas si je l'ai deja precise, mais depuis que nous avons mis les pieds au Mexique, nous n'avons pas eu beaucoup de journees sans son lot de petards, feux d'artifices improvises ou pas. Ils en raffolent. Ca et le bruit en general. (La fête a Flores, juste apres le passage des transexuels bourres)
Nous avons passe la journee suivante a ne rien faire, avec une delectation des plus ehontees. Ce qui etait parfait pour feter dignement l'anniversaire de Laura, mais je crois qu'elle vous en parle dans l'article precedent. Au programme, grasse mat' milkshakes et repas sur un ponton donnant sur le lac, puis baignade toute l'apres-midi dans ce dernier (le lac, pas le ponton, suivez un peu bordel !). Tout ca en compagnie d'André, notre copain allemand rencontre lors du trajet de la veille, tout juste sorti de l'armee avec un doctorat en poche et pas beaucoup d'idees de la suite des evenements.
(journee glande a Flores)
Quelques semaines auparavant, nous avions ete tres impressionnes par le recit d'un israelien (recontre a San Cristobal) qui nous avait raconte comment il avait decouvert le site de Tikal a 4h du matin, voyant et entendant la jungle se reveiller avec le soleil. Nous avions donc prevu depuis un moment de faire la même chose. Pas facile de se lever a 2h30 du mat' pour prendre une navette remplie de zombies. Enfin pas que. Tout devant, il y avait Pierre-Luc, un quebecois trop grand pour etre vrai et trop en forme pour une heure aussi matinale. Nous avons tout de suite sympathise et rencontre son pote Massi, tout deux recemment infirmiers diplomes, comme Laura, ce qui a facilite les premiers echanges. C'est en leur compagnie que nous avons visite le plus impressionnant des sites maya. En pleine jungle et de nuit, nous avons rejoint silencieusement l'entree du parc (qui normalement ouvre a 6h), puis avons suivi le guide jusqu'a la pyramide 4, l'une des plus grandes du site, d'ou nous avons assiste a un spectacle a couper le souffle. Le lever du soleil, accompagne du progressif eveil de la jungle, est extraordinaire. Admirer les toucans et les cimes des arbres emerger de la brume dans les nuances oranges de l'aube tout en emergeant nous-memes de notre brumeuse somnolence est absolument unique. Helene et Raymond, nous ne vous remercierons d'ailleurs jamais assez pour cette paire de jumelles dont nous nous servons presque quotidiennement et qui nous ont ce jour-la permis de ne rien rater de cette feerie.
La tete encore dans les nuages et les yeux bien cernes, nous avons entame la visite du site avec un guide passionne et passionnant, meme si son anglais etait trop parfait pour moi et que beaucoup de termes techniques et historiques m'etaient inconnus. Nous ne mettrons ici que quelques unes des nombreuses photos que nous avons pris de cet endroit magnifique. Nous n'avons pas un instant regrette d'y avoir mis autant d'argent (le prix d'entree a triple en septembre dernier...) .(Pierre-Luc, Massi et un touriste)
A la fin du parcours, il nous restait deux heures de libres que nous avons passe en compagnie de nos nouveau amis a echanger culturellement sur les etudes, la diplomatie et les pets. Nous nous sommes vraiment faits ce jour la les meilleurs potes que nous ayons eu depuis notre depart. Nous avons d'ailleurs partage les jours suivants en grande partie avec eux, puisque leur itineraire correspondait temporairement au notre.
Vous pouvez faire une pause si vous voulez, parce que c'est pas fini. Degourdissez vous les jambes, decapsulez vous une bonne biere et revenez dans 5 minutes.
A peine remis de Tikal, nous avons repris la route pour traverser la frontiere et rejoindre le pays voisin du Belize. Etonnant comme un pays dont les trois quarts de la planete n'a jamais entendu parler peut être aussi cher. La difference avec ses voisins est saisissante. Pas que sur les prix. La population cotiere est a 90% constituee de garifunas, population noire dont les ancêtres, libres (assez rare pour l'epoque), ont emigre au debut du XIXe siecle des iles caraibes vers les cotes d'Amerique centrale. Ancienne colonie britannique longtemps disputee aux espagnols, le pays a aujourd'hui une culture bien plus proche des USA et des iles anglophones que de ses voisins. Sur la cote, tout le monde parle anglais et ecoute du rap. Dans le pays, l'espagnol est plus repandu mais tout le monde ou presque parle la langue de Shakespeare.
Arrives a Belize City, capitale cotiere du petit etat, nous avons tout de suite compris que tout etait completement different de ce que nous avions vu avant. La premiere impression que nous avons eue a ete celle d'un paradis pour gosses des ghettos ricains, ou tout le monde rigole en ecoutant du rap dans les supermarches, avec le style vestimentaire qui va avec.
Pas le temps de trop nous attarder, nous voila deja sur la vedette rapide (rien a voir avec notre experience nautique guatemalteque a base de barques et de moteurs de tondeuses a gazon) qui nous mene a Caye Caulker. A une demie heure de la capitale, en pleine mer, l'île a tout d'un petit paradis. Le genre d'endroit ou James Bond a l'habitude de realiser des missions anticommunistes, si vous voyez ce que je veux dire. Un petit coin de terre (600m de long sur 200 de large) ou seuls quelques petits vehicules electriques (type voiturette de golf) circulent.
Dommage que l'endroit soit aussi cher (le double de notre precedente etape en moyenne), car on pourrait y rester des semaines. L'eau absolument limpide, le sable blanc, les palmiers et la population locale qui ne semble avoir d'autre activite que de rigoler, pecher, jouer au basket et rerigoler. Que du bonheur.
Nous nous sommes même offerts une petite journee de snorkeling en pleine mer (=terme complique pour dire "faire trempette avec un masque et un tuba"), expedition presque integralement francophone (nous, les copains quebecois, deux suisses et deux allemands). Trois sites differents pour plonger et observer. Laura s'est d'ailleurs decouvert une passion pour ne pas faire ca. Le capitaine Harry n'aurait pas du lui expliquer que toucher les coraux pouvait etre toxique, parce que du coup elle avait l'impression qu'en les frolant elle pouvait attraper le sida. Apres deux trois coups de panique, elle a abandonne la partie, ayant cependant eu le temps de croiser un requin (nous sommes les deux seuls a en avoir vus, ils sont plutot rares a cette periode apparemment -j'ai pas fait le malin non plus, je vous rassure -) et des raies. Moi, j'ai vraiment kiffé ma race chanmé. Nager au milieu de dizaines de raies, plonger pour observer de plus pret la barriere de corail, partir a la poursuite de poissons barrioles dont j'ignore le nom, tout ca etait tellement surrealiste... des le lendemain je me suis achete un masque et un tuba pour renouveller l'experience (a moindre echelle bien sur) a la premiere occasion.(Pierre-Luc, qui n'etait, selon lui, "pas rouge mais brun" - a dire avec l'accent quebecois -)
(snorkeling amateur)
Une journee de glande plus tard, nous avons dit au revoir a nos amis qui repartaient dans leur grand nord glace et avons repris la navette qui nous ramenait a la vie reelle. Quelques heures de bus et nous arrivions a Orange Walk, ville du nord du pays, qui n'a pas grand interet en soi sinon celui d'etre le point de depart tout designe pour une excursion a Lamanai, site maya important (mais moins que Tikal) et seulement en partie deffriche auauel on accede presque exclusivement par bateau. Pour ce faire, nous avons remonte en compagnie d'autres apprentis aventuriers une riviere pendant plus de deux heures, nous arretons ici et la pour observer les differentes especes d'oiseaux, nids de termites et mêmes crocodiles (on en a vu qu'un mais un gros). Ce fut aussi notre premier jour de pluie. Le temps etait vraiment degueulasse mais ne nous a pas le moins du monde gache notre plaisir. Le site est vraiment impressionnant, et dans un style bien different de Tikal, même si situe lui aussi en pleine jungle. Sur les 730 temples identifies par les archeologues, le gouvernement a finance la mise au jour de... 5 d'entre eux (les autres sont recouverts de vegetations). Nous y avons rencontre des argentins bien sympathiques, bons amis a usage unique (cf Fight Club) avec qui nous avons passe la journee.
(la pente etait parfois plutot raide)
Le retour en bateau a ete plutot folklorique, la pluie (qui nous avait epargne pendant la visite du site) ayant repris de plus belle. Et c'est donc sous la bache que nous avons termine le trajet du retour.
(touriste americain content d'avoir choisi cette place)
Voila. Aujourd'hui, nous avons traverse la frontiere nord du Belize pour rejoindre le Mexique que nous avions quitte pendant les trois dernieres semaines. Tout excites a l'idee de voir des plages qu'on nous a decrites comme encore plus belles que celles que nous avons deja vues, nous avons pose nos valises a Tulum, que nous n'avons pas encore eu le temps de visiter. La vie ici est plus chere que dans le reste du Mexique, mais on a deja tellement explose notre budget la semaine derniere (Belize rime avec faillite) que ca nous parait presque bon marche.
Demain nous nous rendons sur la plage pour voir si la ville merite que nous nous y attardions.
Felicitations a ceux qui auront lu tout ceci jusqu'au bout.
6 commentaires:
Pffffffffffffffffffff il m aura fallu au moins quatre bière pour arriver jusqu'a la fin et vu que quatre bière c trop ben j plus les yeux en face des trous pour lire
Fais plus court mdr pense à moi qui suit entre deux ptis monstres et un gs bébé impossible de lire l'article d'une traite
Bon plus de pause aussi longue on se faisait du soucis
Gros bisous à la prochaine
Quant à moi, je dirais que c'est absolument IN HU MAIN de faire des blogs pareils...! Moi qui gratte tous les matins mon pare-brise avec ma p'tite raclette, qui passe toute la journée (jusqu'à la nuit tombante) enfermée dans un bureau.... La vie est trop injuste... Pourquoi tant de différences...???
Merci tout de même pour ces nouvelles excellentes.... ! Trop ravie pour vous, profitez en encore et encore... Gros bisous de nous qui pensons fort à vous.
Votre tante de France....
sympa ton barbecue de loukoums sur le volcan
je veux des photos de ça : "des hommes saouls se balladent en sous-vetements feminins dans les rues avec, parfois une poupee gonflable accrochee au slip".
obligé.
autant les visites que vous faites me font rêver autant la plage, bof... c'est vraiment pas ma tasse de thé ,j'aurais l'impression de perdre mon temps je crois
Comme on m'a bien expliqué je viens te dire que je consulte souvent le blog... t'as vu comme on est obeissants...
Je signe que Ninon je pense que t'en connais qu'une... Gnak Gnak...
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