Apres avoir pas mal traine, ces derniers temps, on avait emmagasine assez d'energie pour faire une vraie bonne semaine bien remplie. On s'est dit aussi qu'il faudrait arreter de bloquer 5 jours a chaque etape, sinon notre porte-monnaie ne s'en remettrait pas. On a donc pas mal bouge cette semaine, comme vous pouvez le voir sur la carte (le gros trait rouge qui traverse toute la carte).
La ville de Merida, sympathique mais sans plus, nous a pourtant gardes pendant 3 jours. On a pu y assister a notre deuxieme carnaval, bien plus important que celui d'Isla Mujeres. Deja, nous avions compris l'ampleur des festivites lorsque, des le jour de notre arrivee, nous avions ete obliges d'attendre une heure a quelques metres de notre hostel parce que la ville etait separee en deux par le defile et l'avenue principale infranchissable. A partir de 19h, le vrai defile a commence. Des chars immenses (principalement aux couleurs de marques de bieres celebres), souvent ornes de filles en maillot de bain (et pas la mexicaine moyenne, si vous voyez ce que je veux dire) qui se tremoussent en cadence, partageaient l'espace avec des troupes de danseurs plus ou moins traditionnels. Tres sympa. Parfois il faut faire un petit mouvement de tete pour eviter de se ramasser un bibelot publicitaire en pleine poire, mais rien de tres mechant. Par contre, nuit+lumieres diverses+mouvements trop rapides = photos pourries, donc nous ne pourrons pas trop vous faire profiter du spectacle.
(meilleure photo du carnaval que j'ai pu faire...)

(Merida coupee en deux pendant le defile)
Le lendemain, comme prevu, nous avons rejoint la petite Izamal, la ciudad amarilla, (la ville jaune) qui nous a bien epates, avec son immense couvent (le plus gros qu'on ait vu dans ce pays qui pourtant en regorge. La seule chose qui ne soit pas jaune la-bas, c'est l'ancienne pyramide maya ou viennent se promener les moines et leurs familles, qui semblent representer environ 50% de la population locale.
(le couvent d'Izamal, Laura, et un velo qu'il est meme pas a elle)
C'est aussi a partir de ce jour la, je crois, que nous avons commence a avoir un temps un peu plus moyen. Presque pas de pluie, mais beaucoup de nuages. Au point que quand nous avons rejoint Campeche, le lendemain, on a vraiment cru qu'un orage allait nous tomber dessus. Par chance, l'averse s'est concentree sur le moment ou nous prenions un petit bus pour rejoindre le Fuerte San Miguel et s'est arretee juste avant notre arrivee. D'ou un temps assez bizarre, entre nuages tres gris et soleil radieux. Ce fort, ancienne place strategique de haute importance du golfe, est une petite merveille, ou nous nous sommes retrouves presque seuls (les gardiens etaient plus nombreux que l'unique autre touriste et nous deux) a faire les cons avec des canons du XVIIe siecle (je vous rassure, on a rien casse). Il abrite aussi un petit musee plutot interessant sur les mayas (logique, dans un fort colonial...) que nous avons pris le temps de decouvrir.
(Laura et ses copains pirates imaginaires)
(le fort de l'interieur et deux gardes qui s'emmerdent)
On nous avait prevenu que Campeche, pourtant une ville plutot grande (250 000 hab), c'etait un peu mort... On avait donc prevu qu'un jour entre ses murs et apres une tres bonne premiere impression, on avait peur d'avoir prevu trop court. La verite, c'est que c'est tres tres joli, mais oui, c'est mort. Le tour du centre ville tres colore et parseme d'anciennes fortifications se fait en un peu plus d'une heure. Une ballade sur le bord de mer de quelques minutes, et vous avez epuise toutes les possibilites du coin. En fait, la ville est apparemment tres fiere de n'avoir jamais dependu du tourisme (contrairement a ses voisines) et ca se sent.

(le centre de Campeche de nuit)

De plus, on etait dans l'hostel auquel on a conjointement decerne le tres convoite prix du "plus mauvais logement depuis le debut de notre voyage". Pas que le personnel etait mechant, mais parfaitement incompetent. Frigo nettoye pour la derniere fois en 1974, gaziniere qui se coupe au milieu de la cuisson des pates, savon plein de poils de l'ancien locataire qui nous attend a notre arrivee dans la chambre, douche froide qui s'apparente plus a une gouttiere au niveau du debit et, le clou du spectacle, la meme douche et les couloirs infestes de cafards, parfois morts parfois en pleine forme. Evidemment les cadavres des bestioles ne sont pas nettoyes si on ne le demande pas; en meme temps on avait ete prevenus du professionalisme du personnel (ecriteau "prevenez nous si les toilettes sont sales").
Ah oui, et la veille de notre arrivee, l'hotel a ete braque (receptionniste baillonne et ligote enferme dans une chambre pendant que les braqueurs amateurs se barrent avec les passeports et les quelques pesos de la caisse). Ca met en confiance. D'ailleurs, Lexi, notre copine anglaise de playa del carmen, isla mujeres et merida qu'on avait (encore) retrouvee la s'est fait braquer son passeport a cette occasion, quelques jours apres s'etre fait voler son porte monnaie a cancun. Quelle chanceuse...
Tout ca pour dire que finalement, on etait pas si mecontent de partir le lendemain. Enfin, on a bien aime la ville, ne vous y trompez pas, mais on y a passe le temps qu'il fallait.
Apres ca, retour au Chiapas, direction
Palenque. La ville est mondialement connue pour son site archeologique maya (qui a dit "
encore ?!" ?). Et oui, un autre site maya, le quatrieme et dernier site de cette civilisation, mais qui, encore une fois, nous a tout sauf decus. Deja, arrives le soir a l'hotel, on a presque pleure de retrouver un etablissement super bien tenu, avec un patron d'une gentillesse inegalee et une chambre tout confort (meme la tele). Le tout pour un prix tres raisonnable (facteur important). La nuance avec la chambre de la veille etait saisissante.
Au debut, on ne pensait faire que les ruines. Puis on a decide de bien rentabiliser notre journee avec dans la foulee, deux chutes d'eau des environs reputees pour leur beaute. Leves a 6h30 du mat, on a entame cette tres longue journee par la visite du site.
Difficile de le decrire en quelques mots. Tres different de ce que nous avions vu jusque la, c'est certain. Moins spectaculaire que Tikal, mais beaucoup plus joli (beaucoup de details), moins perdu dans la jungle que Lamanai, mais beaucoup plus dense, on l'a tous deux adore. Le plus gros du site a ete construit entre le VIIe et le VIIIe siecle mais l'etat general est tres bon. Il y a meme des tunnels, presque des labyrinthes qui parcourent le palais principal, et qui donnent l'impression de penetrer un tombeau pas encore decouvert. Enfin voila, encore une superbe decouverte. Meme le musee du site est tres reussi, avec des pieces uniques et magnifiques.
(le temple des inscriptions et tombeau de Pakal, empereur le plus important de la cite)
(non je ne me drogue pas)
Juste le temps de manger un morceau et nous voila repartis pour
Misol-Ha, lieu tres joli mais pas tres impressionnant ou des cascades d'une trentaine de metres tombent (meme pas la moitie
d'El Chiflon - voir l'article sur Comitan, dec 2007, pour les nouveaux- , pfff ) dans un joli bassin entoure de grottes.

A peine le temps de faire le tour et de prendre une photo et nous sommes a nouveau sur la route, a moitie endormis, apres deja 6 heures de marche intensive et de trajets motorises avec la clim a fond (les mexicains ont ceci en commun avec les chinois : ils ne connaissent pas la nuance). Un peu plus d'une heure plus tard, nous arrivons a Agua Azul ou notre chauffeur fort peu sympathique (il m'a presque engueule a l'etape precedente quand j'ai eu l'outrecuidance d'entrouvrir la portiere alors qu'il n'avait pas ponctue sa phrase) nous laisse avec une moue qui nous explique bien a quel point il deteste son metier.
Alors la, plus du tout la meme dimension que la precedente. Des cascades magnifiques d'eau translucide qui se deversent dans de larges bassins turquoises, sur plusieurs centaines de metres. En plus on peut se baigner (bon pas trop pres des chutes, parce que c'est quand meme dangereux). L'eau n'est evidemment pas tres chaude, mais apres une longue journee de marche a transpirer dans une chemise guatemalteque en decomposition, c'est que du bonheur.

(Laura = starlette au milieu qui tient la pose)
Trois heures a se ballader et a patauger comme des gamins, et nous repartons a Palenque dans notre beau petit hotel a ressasser cette bonne journee bien remplie.
Le lendemain, leves a 5h50 (dur), nous nous depechons de faire nos sacs et de remercier le patron de l'hotel pour rejoindre la gare ou nous devons choper le treees long bus qui doit nous amener a Veracruz. En effet, depuis l'episode Oaxaca-San Cristobal (malade, au fond, a crever de chaud sans pouvoir dormir a cote de la porte des chiottes, pendant 12h ), j'ai demande comme faveur a Laura d'essayer de voyager de jour quand on le pouvait. Donc meme si ca parait pas tres logique, on a donc entame un trajet de bus qui devrait nous prendre toute la journee.
(Laura et sa technique ultime de lutte contre la clim mexicaine)
Alors deja, Veracruz c'est loin (regardez sur la carte...), mais vu qu'en plus le Tabasco (l'etat, pas la sauce) a ete completement inonde il y a quelques mois et que les routes sont impratiquables, il faut faire un looong detour. Enfin bref, on est arrives a 19h30 hier soir a Veracruz, qui nous a tout de suite interesses. Le temps de poser nos affaires dans notre petite chambre, et nous sommes sortis, attires par la musique de la rue. Apparemment, il y a des concerts toute l'annee et a tous les coins de rue ici. Juste derriere l'hotel, un petit groupe de jazz latino tout simplement excellent nous a occupes une bonne partie de la soiree. Une famille, avec deux gamins surdoues d'a peine quinze ans derriere la batterie et le synthe, qui jouent des compos dont ne rougirait pas Michel Camilo. Du coup, on a meme achete le DVD (60 pesos, 4 euros, moins cher qu'une demo d'un petit groupe francais) histoire de resavourer ca a la maison.
Ce matin, apres plusieurs jours ou on a du se lever tot, on a decide de faire une bonne grasse mat'. Bon, vu qu'on s'etait couches super tot la veille, epuises par le voyage, notre grasse mat' s'est terminee a 8h... Du coup, on s'est ballade dans la ville, vide (comme toutes les villes mexicaines un dimanche matin a 9h) mais tres belle, et on est alle se faire le musee naval. Le chauffeur de taxi tres locace de la veille nous l'avait chaudement recommande et vu que c'etait gratuit, on a pas hesite. Super beau batiment, bien organise (salles par theme), avec toute l'histoire navale du pays depuis les premiers decouvreurs jusqu'a nos jours. Bon, Laura s'est un peu fait chier. Mais vu que moi j'ai adore, on s'en fout.
(le phare de Veracruz) On a passe l'aprem a deambuler dans les rues, a la recherche d'une agence de voyage ou quelque chose qui y ressemble, afin de commencer a voir comment on va changer notre billet de retour en France. On essaye de s'y prendre bien a l'avance histoire de pas rester bloques comme des cons le dernier jour. On pense rester encore ici un jour de plus, parce qu'il reste pas mal de choses a faire et qu'on aime beaucoup la ville, malgre le temps bof bof.
Apres, direction
Xalapa, la capitale de l'etat, qui parait il est superbe.
PS : vous remarquerez que pendant tout cet article je n'ai pas fait de blague sur "pendant ce temps la, a veracruz" (© la cite de la peur). C'etait tres dur de me retenir, j'espere que vous en avez conscience.